JEAN-MAX COLARD vient présenter, à l’occasion d’une masterclass (coordonnée par Laure Limongi) le 04 décembre 2018, le festival Extra ! qu’il dirige, et auquel participeront certains étudiants et diplômés du Master en 2019.
THOMAS COPPEY dirige le workshop Frontières de l’ironie (coordonné par Laure Limongi) à la Villa La Brugère, résidence d’artistes et auteur·e·s dirigée par Marie-Thérèse Champesme, située à Arromanches-les-Bains, du 27 au 29 mars 2019.
On a tendance à penser le genre de la satire comme une catégorie ancienne, plutôt XVIIIe, un travail de salon qui aurait vécu. Or, au-delà du piquant et de l’invective des beaux esprits ricaneurs, la satire, pour rare que soit devenu le terme, l’ironie comme mode d’écriture, forment un registre à part entière dans l’ordre d’un discours, plus critique que vraiment comique (parce qu’on ne parle pas ici de la caricature, de la parodie ou du pastiche). L’ironie ne se laisse pas facilement cerner et définir, et si elle offre de riches possibilités à l’échelle même d’un roman, elle comporte aussi un certain nombre de risques. Et c’est là-dessus que nous chercherons à travailler : chercher la justesse de l’écriture ironique, en tentant d’en percevoir le potentiel et les limites.
Thomas Coppey est né en 1980. Il vit d’abord en banlieue parisienne et étudie ensuite les lettres et les sciences politiques à Paris. Après avoir un temps séjourné à l’étranger (Liban, Égypte, Syrie, Turquie, Algérie…), il vit désormais à Paris, où il se consacre à l’écriture. Son premier roman, Potentiel du sinistre (Actes Sud, 2013), a reçu le Prix du roman d’entreprise et du travail 2014 ; il a par ailleurs été finaliste du prix Première, du prix RT-Lire et de la bourse de découverte de la fondation Prince Pierre de Monaco. Son deuxième roman, Divertissement, est paru en mars 2017 chez Actes Sud. Il a par ailleurs écrit et réalisé plusieurs documentaires radiophoniques pour France Culture.
DALIBOR FRIOUX coanime avec Laure Limongi et Nicole Caligaris le workshop Les eaux mauvaises (coordonné par Sonia Anton dans le cadre du programme GéoSeine) au Moulin d’Andé, du 2 au 4 octobre 2018.
L’eau est bonne, fraîche, vitale, transparente, légère ? L’eau, c’est la vie, telle est sa légende. Miracle sans pareil dans l’univers. Et les eaux mauvaises, lourdes, opaques, noires, croupies, gelées, vieilles, en fuite ? Même Mars n’en voudrait pas. L’eau qui nous noie, qui véhicule le poison, qui nous érode, nous ravine et nous laisse mourir au sec. Faites-nous voir comment cette aqueuse nous trahit dans la goutte, le raz-de-marée, l’inondation, la flaque, le fleuve, la vapeur, la glace, la soif. Comme Aldo Leopold nous invitait à « penser comme une montagne », pensez comme les eaux mauvaises.
Dalibor Frioux est agrégé de philosophie, consultant et écrivain. Militant écologiste, il collabore au think-tank Terra Nova. Il a publié de nombreux essais et ouvrages de référence, ainsi que deux romans aux éditions du Seuil, Brut (2011) et Incidents voyageurs (2014). Dernier ouvrage paru, un essai-manifeste sous forme d’anthologie : Éloge du sommeil à l’usage de ceux qui l’ont perdu (Le Seuil, 2017).
PASCAL JOURDANA, créateur et directeur de la résidence de création La Marelle à Marseille, vient rencontrer les étudiants le 29 janvier 2019. Qu’est-ce qu’une résidence d’écriture ? Quand la solliciter ? Qui peut le faire ?…
OLIVIER MELLANO dirige le workshop Domptage du vide & capture de l’éther (coordonné par Laure Limongi) du 11 au 13 mars 2019. Il se déroule en partenariat avec l’association PiedNu au Fort de Tourneville.
Cet atelier aura pour objet de tenter de révéler les liens qui unissent le travail littéraire et le souffle musical, de mettre en lumière le pont souterrain où ces deux arts se rejoignent et se nourrissent.
Comment évoquer par l’écriture l’intangible sonore, comment s’approcher du point d’abstraction constitutif de la musique.
En plaçant la poésie au carrefour de ces deux arts, il s’agira de rendre l’écrivain conscient de sa musique intérieure, de son rythme, par sa propre voix, par celle des autres et par une confrontation directe de ses textes avec la musique.
Si l’écrivain peut tenter, de l’extérieur, de saisir quelque chose du mystère qu’est la musique, il doit nécessairement lui emboîter le pas pour que son texte soit mis en mouvement.
Compositeur, auteur, improvisateur et guitariste dans plus de 50 groupes, Olivier Mellano oscille entre projets soniques pop-rock (MellaNoisEscape) et compositions symphoniques, électriques ou baroques. Il collabore entre autres avec Brendan Perry, John Greaves ou MC Dälek et investit régulièrement les champs du cinéma, du théâtre, de la danse et de la littérature. Il a publié un livre aux éditions MF : La Funghimiracolette.
Rendu public au Fort de Tourneville : soirée de lectures musicales, performances… le 13 mars 2019, 20 h
ÉTIENNE NOISEAU dirige le workshop Écrire avec du son, donner une forme au manque : réalisation d’une œuvre radiophonique à partir du roman de Georges Perec La Disparition (coordonné par Nicole Caligaris, avec Emmanuel Zwengler, enseignant à l’ESAM de Caen, et Emmanuel Lalande, radio PiedNu) du 2 au 5 avril 2019. Il se déroule en partenariat avec l’ESAM de Caen et l’association PiedNu au Fort de Tourneville.
2019 est l’anniversaire de la publication, en 1969, du roman de Georges Perec, La Disparition, récit de plusieurs centaines de pages écrit sans la lettre la plus employée de la langue française, la voyelle e. Ce workshop propose aux étudiants participer à la commémoration de cette œuvre et, en rappel des radiophonies de Georges Perec, de réaliser une production sonore à partir de ce roman.
La radio repose souvent sur un travail d’équipe. La démarche de ce workshop sera d’allier travail individuel (ou en petits groupes) et travail collectif. Nous chercherons à inscrire une pluralité d’approches et de formes, toutes créées à partir d’un même point de départ, au sein d’une forme unitaire finale. Travailler à partir de La Disparition de Georges Perec nous permettra d’explorer plusieurs pistes, depuis l’univers radiophonique du romancier jusqu’à la notion d’écriture sous contrainte dans la création sonore (Ouvroir de Radiophonie Potentielle), en gardant en tête qu’écrire avec du son, c’est toujours donner une forme au manque ou à l’absence.
Étienne Noiseau est artiste sonore et critique radiophonique. Il fonde en 2008 Syntone, web revue consacrée à l’art de la radio.
LAËTITIA PASSARD, responsable du développement de la culture chorégraphique au Phare, vient rencontrer les étudiants le 9 octobre 2018, dans le cadre d’un nouveau partenariat avec le Master.
SYLVAIN PRUDHOMME vient présenter son travail à l’occasion d’une masterclass (coordonnée par Laure Limongi) le 23 janvier 2019. Il écrit principalement des romans, mais aussi des reportages, des chroniques, du théâtre. Il aime puiser dans le réel, partir d’une matière vécue, ouverte sur le monde. Il a longtemps vécu et travaillé en Afrique (Sénégal, Niger, Burundi, Île Maurice) où s’ancrent plusieurs de ses livres. Parmi ses romans récents, publiés dans la collection « L’Arbalète » aux éditions Gallimard, on peut citer Là, avait dit Bahi (prix Louis Guilloux 2012), portrait d’un vieux camionneur algérien marqué par cinquante ans d’histoire de son pays ou encore Les Grands (élu révélation française de l’année 2014 par le magazine Lire), odyssée d’un ancien guitariste culte dans une capitale d’Afrique de l’ouest contemporaine. Ses reportages pour le journal Le Tigre ont été réunis dans deux ouvrages : Africaine Queen (Le Tigre, 2010), sur les salons de coiffure du quartier Château d’Eau, à Paris, et La Vie dans les arbres (2011), sur les habitants des cabanes des forêts de l’Ariège. Il a également traduit l’essai Décoloniser l’esprit, de l’écrivain kenyan Ngugi wa Thiong’o (La Fabrique, 2011). Dans le cadre du Master de Création littéraire du Havre, il réalise le suivi de plusieurs projets littéraires.
THI THU, diplômée 2017, vient présenter son premier roman Presque une nuit d’été (éditions Rivages, 22 août 2018) et parler de l’après Master le 9 octobre 2018.
MINH TRAN HUY dirige le workshop Écrire à partir d’un fait divers (coordonné par Laure Limongi) à l’ESADHaR, du 23 au 25 avril 2019.
Je me suis inspirée d’un fait divers pour mon roman La Double vie d’Anna Song, histoire d’amour, de musique et de pays perdu où alternent narration à la première et articles de journaux qui rendent compte dans les deux cas de la même affaire, et font se confronter vérité publique et médiatique d’une part, et vérité intime et amoureuse d’autre part, avant que surgisse, peut-être, une troisième vérité. Cette expérience, prolongée dans Voyageur malgré lui, qui repose sur des histoires vraies nourries de sources documentaires précises, m’a donné envie de me plonger dans l’histoire de la littérature française pour l’examiner au prisme du fait divers dans un essai, Les Écrivains et le fait divers. Elle s’est en effet construite en grande partie à la fois avec et contre le fait divers, de Stendhal à Emmanuel Carrère en passant par Flaubert, Zola, Breton, Mauriac ou Duras. Fascinés par les grandes affaires d’hier et d’aujourd’hui, les écrivains leur ont emprunté des personnages, des intrigues, des situations, tout en veillant à garder un ton, un regard, un style propres. Qu’il s’agisse de cerner les zones d’ombre d’un procès, de rendre leur humanité aux humbles auxquels un journal consacrerait tout juste un entrefilet, d’appréhender la monstruosité, ils ont tenté de mettre des mots sur ce que les reporters, les juges, les avocats, mais aussi les coupables et les victimes, n’avaient pas pu ou pas su dire…
Minh Tran Huy est autrice, journaliste et éditrice. Elle a notamment publié Les Écrivains et le fait divers (Flammarion), La Double vie d’Anna Song (Actes Sud), La Princesse et le pêcheur (Actes Sud), Voyageur malgré lui (Flammarion).
NATHALIE QUINTANE dirige le workshop Une littérature non-créative ? (coordonné par Béatrice Cussol) au site de Rouen de l’ESADHaR, du 5 au 7 mars 2019.
Il s’agit de partir de l’avancée des travaux respectifs des étudiants en organisant une première journée de lectures/partages du déjà-fait de manière à mieux identifier les attentes de chacun. Dans un deuxième temps, avec exemples personnels et sources autres, on pourra aborder la question de l’articulation des formes (forme récit/forme poésie ; utilisation des archives ou de documents dans un travail a priori littéraire, l’enquête et sa transformation, etc.) Dans un troisième temps, on pourra organiser une discussion autour des genres et de leurs hybridations en apportant des textes, exemples d’œuvres d’art, films, etc.
Nathalie Quintane, écrivain, née en 1964, publie d’abord ses premiers textes dans des revues de poésie (Action Poétique, Nioques, Doc(k)s, Java, la Revue de littérature générale) puis, chez P.O.L., des livres sans indication générique ainsi que deux romans. Elle participe à de nombreuses lectures publiques, en France et à l’étranger et travaille régulièrement avec des artistes.
Chaussure, Paris, P.O.L., 1997 ; Tomates, Paris, P.O.L., 2010 ; Que faire des classes moyennes ?, Paris, P.O.L., 2016. ; Un œil en moins, Paris, P.O.L., 2018.
CAROLE ZALBERG, écrivain, vient présenter le mardi 18 décembre la mission de la Société des Gens de Lettres, dont elle est Secrétaire générale.
Lorsque j’ai publié pour la première fois, en 2001, j’aurais aimé connaître la Société des Gens de Lettres. J’aurais aimé savoir qu’il existe une association – et un lieu tout imprégné de notre histoire littéraire – où l’on défend et informe les auteurs et leurs droits, où l’on observe et favorise la création, où l’on peut, en adhérant, s’engager aux côtés de milliers de membres. Or il a fallu que l’un de mes romans jeunesses reçoive le Grand prix de la SGDL, en 2008, pour que je découvre cette société à qui l’on devait pourtant une réflexion constante, des combats sur tous les fronts et de nombreuses victoires (face à Google, pour n’en citer qu’une). J’ai choisi depuis de m’y impliquer toujours davantage.
Administratrice élue en 2012 et Secrétaire générale depuis juin 2014, j’ai notamment à cœur de faire gagner du temps à tous ceux qui publient ou publieront. Il me semble donc naturel et fertile de m’adresser à des étudiants en création littéraire afin qu’ils entament leur chemin mieux armés, sans angélisme ni défaitisme. Dûment informés, ainsi qu’il est toujours bon de l’être. Après un rapide historique de cette association fondée en 1838 et reconnue d’utilité publique en 1891, je me propose de faire un tour d’horizon de nos activités culturelles, sociales et juridiques et de dessiner les enjeux posés, entre autres, par la révolution numérique.